Interview : Mathieu Lanfranchi

«  A 13 ans, à la suite d’un déménagement avec ma famille je suis entré en quatrième au collège de Verneuil sur Avre. Je jouais au basket, ça ne s’est pas bien passé avec l’entraîneur du club local et le prof d’EPS du collège m’a dit « Viens essayer le hand ! ». Ça ne m’a plus jamais lâché depuis 27 ans ! »

Et le nouvel entraîneur du CTHB a tracé un parcours aussi atypique que réussi avec trois valeurs prioritaires et permanentes : le respect au sens le plus large, la solidarité et le goût de l’effort. En tant que joueur, il a vite trouvé sa place au sein du club d’Oissel puis avec Vernon-Porte Normande : « Denis Lathoud, médaillé de bronze à Barcelone avec les fameux « Barjots », m’a mis le pied à l’étrier au poste de pivot et j’ai fait partie du groupe normand champion de France de D2 en 2005-2006. Je l’ai retrouvé à Dijon en D2 (2008-2009) puis en D1 de 2009 à 2011 avant de signer à Cesson en D1 jusqu’en 2018. » Meilleur joueur de D2 en 2008-2009, Mathieu a été élu meilleur pivot de D1 en 2015 et 2016 avant de se lancer complètement dans le métier d’entraîneur où il est titulaire du niveau 6 (le plus haut) et en préparation du « master coach » pour la Coupe d’Europe. Très content d’avoir signé à Chambray après avoir fait ses classes sur le plan du hand féminin à Nantes, en compagnie de Guillaume Saurina, le nouvel entraîneur du CTHB est, comme tout le groupe, prêt pour la grande course des vingt-six obstacles programmés.

Les cinq dates choisies par Mathieu :   

          16 avril 2015 : La date de naissance de mon fils Nino.

          25 juin 2022 : Un nouveau bonheur offert par ma femme : l’arrivée d’Elya, notre adorable fille…

          2003-2004 : L’année inoubliable que j’ai passée à Madrid en bénéficiant du programme d’échange d’étudiants proposé par Erasmus. J’étais en licence STAPS, mention entraînement, et ça m’a fait grandir d’un coup sur le plan personnel. C’est une expérience que je conseille à tous les jeunes.

          Saison 2004-2005 : Deux titres de champion de France au bout de deux belles aventures sportives et humaines avec Oissel en N3 et les copains de la fac de Rouen en universitaires. On continue de s’appeler, de se voir avec la plupart des joueurs…et leurs enfants m’appellent « tonton » !

          Saison 2011-2012 : Une saison exceptionnelle à Cesson avec une sacrée bande de lascars. On n’était pas les meilleurs sur le papier mais notre esprit de groupe, sur le terrain comme en dehors, a fait les différences qui nous ont permis de nous maintenir sans trembler.

Et le petit bonus offert par Mathieu…

      Film(s) préféré(s) : « L’auberge espagnole » (qui m’a donné envie de vivre une année « Erasmus » dans ce beau pays), « La liste de Schindler » (un chef-d’œuvre qui m’a ému) et « Le plus beau des combats » (avec Denzel Washington).

      Un livre : « L’entraide, l’autre loi de la jungle » de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle.

      Un plat : Les lasagnes de ma maman. On a cru longtemps que c’était dû à ses origines italiennes…mais elle n’est pas d’origine italienne !

      La musique : D’abord du reggae mais je suis assez éclectique, j’aime bien le blues et le bon rap.

      Les voyages : Mon année à Madrid est inoubliable, j’adore l’Espagne. En projet, il y a un séjour de quelques jours à New-York avec un ami.

       Et quand il n’y a pas de hand sur ton planning personnel ? Je privilégie les moments en famille ou avec des amis.

Quelques mots supplémentaires autour du hand :

J’ai bossé comme un forcené, avec mon ami Diarra l’autre pivot de l’équipe de D2, après avoir signé à Vernon Porte normande en 2005. J’ai été élu meilleur pivot de ce championnat en 2006-2007 après avoir été « révélation de l’année » en 2005-2006. Je me souviens des trois premiers matchs, tous perdus. J’ai dit à mon coach, Dragan Zovko : «  T’inquiète pas, j’ai compris, je ne serai plus un poids pour l’équipe. » et j’ai tout donné pour honorer ces paroles. J’ajoute que j’ai eu la chance d’avoir un joueur exceptionnel à mes côtés.

C’est Patrick Cavar, un handballeur espagnol de très haut niveau. Je lui ai appris le français, il m’a appris à être un joueur de hand de plus en plus performant.

François, pour le site du CTHB